En pratique

Le type de méthanisation est défini par le substrat introduit dans le méthaniseur :

  • la méthanisation agricole (proportion de déchets agricoles > 60% du gisement total), cas du projet du lycée agricole de Coutances ;
  • la méthanisation de « STEP » pour des boues de station d’épuration ;
  • la méthanisation industrielle pour des déchets d’industrie ;
  • la méthanisation territoriale pour des déchets de collectivité (déchets de cantine, d’espaces verts, …) ;

Il existe une grande variété dans les unités de méthanisation, en fonction des différents procédés qu’elles utilisent. Le choix du type d’unité sera conditionné par la nature du substrat à méthaniser et par sa texture (pâteux, solide, liquide). Actuellement, la voie la plus développée est la voie « infiniment mélangée ».

Méthaniseurs en voie infiniment mélangée

Dans le cadre du projet de Coutances, la voie choisie est dite « sèche discontinue » pour laquelle le gisement à méthaniser doit facilement être transportable (pelletable). Il faut donc privilégier des fumiers de type pailleux, riches en matières sèches. Ces matières doivent pouvoir être introduites dans l’unité à l’aide du chargeur d’un tracteur.

Contrairement à la voie liquide, la matière est introduite de manière discontinue dans le temps : tous les 15 jours, un garage sera vidé puis réalimenté et la matière y séjournera 60 jours. Au lycée agricole de Coutances, le méthaniseur sera constitué de 4 garages qui travailleront en parallèle.

Méthaniseurs en voie sèche discontinue

Au bout de 60 jours, toute la matière n’aura pas été dégradée. Le « digestat » restant sera alors stocké avant épandage et le garage vidé sera alors réalimenté.

Cette installation a l’avantage d’être adaptée au type de fumier du lycée, d’offrir une astreinte quotidienne réduite (uniquement tous les 15 jours lors de la vidange et du remplissage), et de limiter les pertes de biogaz : en cas de problème au niveau d’un compartiment, ce dernier est fermé tandis que les autres continuent de produire, à la différence de la voie liquide.


Les installations de méthanisation sont notamment soumises à la réglementation sur les installations classées (réglementation ICPE). Les tonnages et la nature des déchets entrant dans l’unité conditionneront le classement de l’installation : déclaration – enregistrement – autorisation.

L’utilisation des sous-produits animaux comme les fumiers est également réglementée et requiert la délivrance d’un agrément.


Une fois transformé en biogaz, celui-ci pourra être utilisé de différentes manières. Le lycée a choisi de le valoriser par cogénération en le convertissant en électricité et en chaleur au niveau d’un moteur spécifique.

L’électricité sera ensuite revendue à ERDF et la chaleur pourra être valorisée an niveau des bâtiments du lycée par exemple.

Une réglementation très précise, dont les contraintes dépendent du niveau de risque, encadre chaque étape de la méthanisation, des matières méthanisées à l’utilisation du digestat, en passant par la valorisation du biogaz.

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